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  • Les directives anticipées pour gérer sa fin de vie

    Certains ignorent leur existence, d’où l’intérêt de cette conférence de Me Viviane Guimberteau, notaire à Plestin-les-Grèves, sur les directives anticipées. Intérêt bien compris par la nombreuse assistance dans le salon de la résidence Domitys Ker Madiou à Morlaix.

    VOS DÉSIRS SONT DES ORDRES
    Si les directives anticipées sont désormais encadrées par des lois (loi Léonetti de 2005 et loi Claeys-Léonetti de 2016) qui font obligation aux médecins et autres intervenants lors de votre fin de vie de les respecter, la façon de les rédiger est libre, en manuscrit ou dactylographiées, sur n’importe quel papier. Il existe sur internet de nombreux formulaires prêts à l’emploi, surtout orientés sur l’aspect médical, mais rien n’oblige à les utiliser. Pour être valide le document de vos directives doit comporter la date de la rédaction, vos nom et prénom, vos lieu et date de naissance et votre signature ou celle de la personne de confiance désignée dans ce document. Vous devez être majeur et en pleine possession de vos facultés cognitives. Une procédure permet de les faire rédiger par la personne de confiance, sous votre dictée et en présence de témoins, si vous n’êtes pas en mesure de tenir un stylo. Il va de soi que les directives anticipées ne seront mises à contribution que si vous n’êtes plus en état d’exprimer vos souhaits. Depuis la loi Léonetti, les directives anticipées sont pérennes : on ne doit plus les renouveler annuellement et seules les dernières en date découvertes seront appliquées.

    QUEL CONTENU ?
    On y mettra ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas. On veut avoir des soins de confort pour supprimer la douleur. On veut que sa pudeur, sa dignité soient respectées. On ne veut pas d’obstination dérai­sonnable, nouvelle appellation de l’acharnement thérapeu­ti­que. On accepte ou pas la sédation profonde. On accepte ou pas de donner ses organes. On veut une cérémonie religieuse ou pas. On préfère être incinéré ou enterré. On veut finir sa vie chez soi, où les soins palliatifs sont toujours possibles, ou dans tel établissement hospitalier, à condition que ce dernier soit en mesure de vous accueillir. Le centre de soins palliatifs de votre département peut vous aider à rédiger vos directives si vous manquez d’inspiration.
    Les directives anticipées ne doivent pas être confondues avec le testament, « acte à cause de mort », qui concerne la répartition de vos biens après votre disparition et qui obéit à des règles plus strictes.

    LE FAIRE SAVOIR
    On ne doit pas pouvoir ignorer que vous avez pris des directives anticipées. Versez-les dans votre dossier médical partagé ou demandez à votre médecin de le faire. Les ajouter à votre dossier chez Domitys est aussi une bonne idée. Les enregistrer chez un notaire n’en est pas une mauvaise. Précisez quelles personnes doivent être avisées s’il vous arrive quelque chose. Faites des copies pour une ou plusieurs personnes de votre entourage et bien sûr pour la personne de confiance que vous avez choisie.

    LE MANDAT DE PROTECTION FUTURE
    En renfort des directives anticipées il est possible de créer un mandat de protection future. Par ce mandat, vous désignerez une ou, afin de se prémunir contre sa défaillance éventuelle, plusieurs personnes pour gérer vos biens personnels et vos opérations comptables tant que vous n’êtes pas mis sous tutelle ou sous curatelle. Vos mandataires pourront signer pour vous si vous l’avez précisé dans le mandat. Ainsi, par exemple, ils pourront vendre votre voiture si vous ne pouvez plus la conduire ou virer de l’argent de votre épargne sur votre compte chèque en cas de dépenses à venir.

    La rédaction des directives anticipées n’est pas imposée. Elle est recommandée. Elle apporte une aide à votre famille en cas de décision urgente à prendre à votre place.

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